L’Institut Ouvrier International (IOI) a participé au 20ème Congrès de la FISE (Fédération Mondiale des Syndicats d’Enseignants) qui a été organisé à Rabat, Maroc, les 5 et 6 avril 2025.

Voir ci-dessous le discours prononcé par Alexandra Liberi, au nom de l’IOI :

Chers amis et collègues,

Merci pour l’invitation et l’opportunité de parler d’un développement très important pour le mouvement syndical international—un développement qui comble une lacune majeure que nous, en tant que syndicalistes, avons depuis longtemps identifiée : la nécessité d’éduquer et d’autonomiser les dirigeants et membres syndicaux grâce à une formation théorique. Cela implique non seulement l’apprentissage de l’histoire, mais aussi l’analyse des problèmes contemporains qui émergent dans la lutte.

L’Institut Ouvrier International (IOI) a été fondé en 2022 en réponse à une nécessité pressante du mouvement syndical combatif de la classe ouvrière. Nous vivons à une époque où la bourgeoisie internationale mène une attaque féroce contre les travailleurs, non seulement sur leurs conditions économiques, mais aussi sur leurs esprits, en ciblant particulièrement les jeunes générations. Cette attaque est de nature idéologique et théorique. La bataille des idées est cruciale pour les syndicats. L’IOI vise à mieux armer les membres et dirigeants syndicaux dans cette lutte idéologique qui se déroule sur le terrain de l’adversaire.

Les capitalistes cherchent à conquérir la conscience des travailleurs, car ils savent que si cette bataille est remportée à ce niveau crucial, le système d’exploitation brutal gagnera un nouveau souffle pour servir leurs objectifs de profit. Les monopoles et les multinationales, dans leurs efforts pour manipuler les travailleurs, bénéficient du soutien de leurs gouvernements, des médias dominants et de la bureaucratie syndicale pro-capitaliste de la CSI. Ils s’appuient également sur un réseau mondial de think tanks et d’ONG, financés ouvertement et clandestinement. Ces institutions opèrent dans chaque pays, chaque secteur et chaque recoin du monde, soutenues par d’énormes sommes d’argent sale.

Face à cette offensive idéologique et théorique anti-ouvrière, la classe ouvrière mondiale organise sa défense et sa contre-attaque. Cela se fait par l’intermédiaire de syndicats combatifs, de luttes coordonnées, d’activités intenses et d’un optimisme révolutionnaire.

La théorie de la lutte des classes est essentielle dans la bataille des idées contre la bourgeoisie, car elle offre un cadre permettant de comprendre et de contester l’oppression capitaliste. La classe dirigeante promeut l’idéologie capitaliste pour maintenir son pouvoir, présentant le capitalisme comme naturel, juste, éternel et inévitable. Contrairement aux perspectives libérales ou réformistes, qui considèrent les inégalités comme un simple défaut du capitalisme pouvant être corrigé par des politiques adaptées, la théorie de la lutte des classes démontre que l’exploitation capitaliste est systémique. Elle explique des concepts fondamentaux comme la plus-value, révélant comment la bourgeoisie extrait la richesse des travailleurs—une richesse qui pourrait être utilisée pour répondre aux besoins sociaux modernes.

La bourgeoisie divise les travailleurs sur des bases raciales, nationales et de genre pour affaiblir leur unité et alimenter l’individualisme, la division et la rivalité. La théorie de la lutte des classes, à l’inverse, met l’accent sur la solidarité, aidant le prolétariat à reconnaître son ennemi commun et à s’organiser efficacement.

En tant qu’éducateurs, vous, chers collègues, continuez à approfondir vos connaissances afin de mieux servir les travailleurs et leurs enfants. Vous comprenez l’importance d’offrir aux syndicalistes une plateforme structurée pour discuter des problématiques nouvelles et spécifiques, les évaluer et formuler scientifiquement des positions et des revendications.

L’Institut Ouvrier International (IOI) apporte une énergie nouvelle à cet effort en donnant la priorité aux besoins idéologiques modernes et en soutenant la résistance ouvrière et populaire. La fondation de l’IOI est un effort collectif impliquant des dirigeants syndicaux de l’Italie, de Cuba, de l’Espagne, de la République Démocratique du Congo, des États-Unis, de la Grèce, de la Palestine, du Pérou, de la Colombie, de l’Inde, de l’Afrique du Sud, du Bélarus et de la France.

Depuis sa fondation, l’IOI a organisé 16 séminaires théoriques majeurs, ainsi que des conférences, des forums syndicaux et des groupes de formation syndicale. Plus de 800 syndicalistes issus de 92 pays et de tous les continents y ont participé.

L’IOI est fermement aux côtés de la FSM (Fédération Syndicale Mondiale) et est ouvert à tous les syndicats et syndicalistes. Il est prêt à collaborer et à entreprendre des initiatives communes sur toutes les questions liées à la formation syndicale, ainsi que dans le domaine des études scientifiques et des échanges culturels.

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PROGRAMME 2025

Le Comité Exécutif de l’Institut a organisé une session spéciale et adopté un programme de séminaires et de conférences syndicales moderne et pertinent.

Thèmes clés pour 2025 :

• Les besoins nutritionnels des travailleurs et les monopoles de l’industrie agroalimentaire
• Changement climatique : le « green business » et la compétition mondiale
• Internationalisme : enseignements de la guerre civile espagnole
• Les syndicats et leur histoire dans différents pays
• Culture et classe ouvrière mondiale
• Les enseignements de Fidel, Che, Ho Chi Minh et d’autres leaders révolutionnaires
• Les caractéristiques essentielles de la classe ouvrière moderne
• Embargos et blocus économiques : impact sur les peuples
• Déformation historique et révisionnisme
• 80 ans de la FSM
• Conflits géopolitiques au Moyen-Orient et leurs implications

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